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LA PEUR DU CHANGEMENT / LA PEUR DU PLAISIR


Il est surprenant de constater que c'est bien souvent au moment où le changement commence à s'installer, et que les choses positives que nous souhaitions voir apparaître dans notre vie apparaissent que certains arrêtent le cheminement en cours voire même dans certains cas, préfèrent presque faire marche arrière.

La résistance à la satisfaction d'un besoin profond et plus répandue qu'on ne pourrait le croire. D’ailleurs la plupart des patients qui arrêtent leur thérapie prématurément le font, non pas parce qu'ils sont incapables de changer, mais parce qu'ils ne peuvent pas faire face à l'anxiété qui accompagne ces changements positifs.

La source plus profonde qui explique cette résistance est paradoxalement la peur du plaisir.

En effet, si à un niveau conscient, on se met en 4 pour chercher le bonheur à un autre niveau bien plus inconscient nous en avons peur !

Quand nous étions enfants, notre énergie vitale n'avait pas de borne et nous vivions dans une joie intense. Il n'y a qu’à regarder des enfants pour voir à quel point, dans leurs toutes premières années de vie, le plaisir et le jeu sont omniprésents et guident leurs actions

Malheureusement, bien souvent cette vitalité a été limitée, redirigée pour faire de nous des êtres sociaux. Notre plaisir a parfois été entravé par exigence de sécurité, par souci de conformité aux normes sociales ou plus simplement pour éviter de perturber les normes de répression de nos éducateurs.

A partir du moment où ces limites nous ont été imposées, parfois de façon punitive, nous avons commencé à associer paradoxalement le plaisir à la douleur. C'est ainsi que nous vous avons pu expérimenter que dans certains cas, quand nous éprouvions du plaisir sous certaines formes, peut-être même de manière intense, nous pouvions être ignorés réprimandés où punis.

A un niveau plus inconscient, ce stimulus négatif a déclenché en nous la peur de la mort. Et c’est ainsi que nous avons limité notre propre plaisir pour être en mesure de réduire notre anxiété. Nous avons appris qu'il était dangereux de vivre pleinement.

Qui plus est, selon l'étrange logique des enfants, nous n'avons blâmé ni nos parents ni la société pour l'association du plaisir à la douleur. Cela nous est simplement apparu comme étant notre lot. Nous nous sommes dit : « si mes parents ont limité mon plaisir, c'est que ça doit être mal c'est que je ne le méritais pas… ». D’une manière ou d'une autre, il est devenu plus sécurisant pour nous de croire que nous étions foncièrement indignes (de ce plaisir) plutôt que de penser que nos parents n'étaient pas capables de répondre à nos besoins affectifs où avaient délibérément entravé notre bonheur. C'est ainsi que, peu à peu et de façon extrêmement inconsciente nous avons développé un dispositif d'interdit contre le plaisir.

Autre effet pervers de la mise en place de ce dispositif inconscient. Les personnes qui ont été fortement réprimées ont tendance à saboter les efforts faits par leur partenaire/leur entourage pour les satisfaire. Fortement déterminés à maintenir l’opinion négative qu’il se sont forgés d’eux même.



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