Être vulnérable ne veut pas dire être faible.
L’auteure et chercheure Brené Brown prétend tout le contraire. La vulnérabilité est la force de se montrer tel qu’on est et le courage de se tenir debout.
«Qui est exposé à recevoir des blessures, des coups» ou «Qui, par ses insuffisances, ses imperfections, peut donner prise à des attaques». Voici des définitions du Larousse pour le mot «vulnérable».
Celles-ci ne rendent pas justice au sens nouveau donné par Brené Brown, professeure chercheure à l’Université de Houston qui depuis plus de 15 ans étudie le courage, la vulnérabilité, la honte et l’empathie.
En effet, pour elle, la vulnérabilité (le caractère vulnérable de quelqu’un), est plutôt le «berceau de l’amour, la joie, la confiance, l’intimité, le courage, tout ce qui donne du sens à nos vies».
En effet, pour celle qui est désormais une amie d’Oprah Winfrey et qui multiplie les conférences sur le courage d’être soi, explorer sa vulnérabilité permet de s’appartenir à soi-même. C’est une force et non une faiblesse, car ce n’est qu’en étant vulnérable qu’on a enfin le courage de ressentir, de vivre comme on l’entend, de s’ouvrir aux autres et d’arrêter de se conformer pour plaire.
Voici comment la vulnérabilité est une force qui peut changer notre existence :
La vulnérabilité et l’authenticité
«S’appartenir signifie être appelé à se tenir debout, à braver la nature sauvage de l’incertitude, de la vulnérabilité et de la critique», mentionne Brené Brown dans Braver sa nature sauvage. Bien souvent, on a tous été éduqués de façon à utiliser tout ce qu’on peut pour ne pas paraître vulnérable ou atteignable. On s’est barricadé à l’intérieur d’une forteresse pour se blinder contre les attaques et les coups durs. Mais qui sommes-nous vraiment sans cette carapace?
Au lieu de se blinder le «devant», Brené Brown nous invite à avoir un devant doux et un dos fort (et non, le contraire) pour ainsi exercer notre muscle de vulnérabilité pour rester ouverts au lieu d’ attaquer ou se défendre.
La vulnérabilité et les émotions
Soyez prêts : la vulnérabilité n’arrive pas seule. Elle apporte avec elle un lot de doutes, d’incertitudes, de risques et d’exposition émotionnelle. Trop souvent encore, notre éducation nous a poussés à réprimer nos émotions. Il ne faut ni montrer ses failles ni ses extravagances, nos éclats ou nos peurs. Pourtant, en freinant ces émotions, nous taisons une part importante de nous. «Si nous nions notre émotion, elle nous possède. Quand nous possédons notre émotion, nous pouvons rebâtir et venir à bout de la douleur». Pour cela, il faut accepter de montrer notre émotion, de la vivre et de la nommer. Chaque émotion est une expérience humaine importante. Quand on vit une émotion forte, il y en a souvent une autre dissimulée derrière, plus difficile encore et qu’on tente de refouler.
La vulnérabilité et les relations
Pour Brené Brown, la vulnérabilité nous apprend à être présent aux gens autour de soi sans sacrifier pour autant qui nous sommes. Elle réhumaniserait donc le monde et les relations humaines. Ce n’est que par elle que nous serions plus intimement connectés ensemble. Et c’est en se montrant tel qu’on est qu’on pourra arriver à injecter plus d’humanisme dans notre environnement. En adoptant un devant doux, ouvert à la discussion et aux besoins de l’autre, on s’éloigne de confrontations et on glisse davantage vers une meilleure compréhension mutuelle. On apprend plus sur l’autre et sur soi.
La vulnérabilité et la confiance
Plus on exerce notre muscle de la vulnérabilité, plus notre vie prend tout son sens et nous ressentons que nous l’habitons pleinement. Notre confiance en soi prend de l’expansion et nous arrivons à chasser la peur. Notre courage fait le même cheminement. Du coup, on est désormais capable de choisir de risquer de se montrer sous notre véritable jour, et ce, même si on se rend vulnérable aux autres. C’est pourquoi la notion de courage fait aussi partie des domaines d’étude de Brené Brown.
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